Une histoire triste ... qui finira mal

Très joli texte Soja , plein de sensibilité.
J'aime.

 

C'est très joli tout ça, sniff..... trop touchant...

 

"Anny Duperey, Les Chats de hasard. "
Un livre que j'ai dévoré et qui passe avec moi d'appartement en appartement...

 

Le baptême

Le grand tigre du Bengale arrive au point d'eau.

Roulant des épaules.

Il sait bien que l'endroit est interdit, mais il n'en a que faire.
Il est le roi, tous ses sujets doivent se soumettre à sa loi.

Et puis la dresseuse du grand tigre du Bengale n'aurait pas dû oublier de fermer la porte du point d'eau interdit.

Elle est là, barbotant, impuissante. Menaçante et hurlante, oui ... mais impuissante.

Le grand tigre profite de cette faiblesse passagère et fond sur sa proie, sous les yeux effarés de la dresseuse qui ne pense qu'à protéger ses abattis des griffes du fauve.

Et le grand tigre, tombé comme une pierre au fond de la baignoire, métamorphosé en petite chose trempée et vexée, jaillit des profondeurs et part panser son ego et éponger sa fourrure, loin, très loin, des quolibets de la dresseuse hilare.

 

c'est du vécu !
suis morte de rire.

 

​

 

J'aurais voulu voir ça ! Mais c'est si bien raconté que je l'imagine aisément ! ! !

 

Du vécu aussi....
Epilogue : et la serpillère rousse s'est enfuie du point d'eau et a traversé toute la maison en laissant derrière elle une trainée d'eau que la dresseuse a du éponger...

 

Le protocole, édicté par Mémère

• Jouer avec la queue de la Reine Mère pendant qu'elle fait sa toilette : deux baffes.
• Essayer de grignoter dans la gamelle de la Sublime pendant qu'elle prend son repas : trois baffes.
• Réveiller la Divine par petits tapotis sur son fessier dodu : une babine levée découvrant un croc étincelant, en avertissement.
• Réveiller la Lumineuse en sautant à pattes jointes sur ses rondeurs : une rouste mémorable avec griffes et dents.
• Réveiller la Majestueuse avec une souris jouet en offrande : une baffe pour le principe, suivie d'un grand quart d'heure de folie destructrice de bibelots.
• Réveiller la Merveilleuse en se blottissant contre elle : de grands coups de langue râpeuse sur la tête, jusqu'à endormissement de l'indélicat.

Le padawan a trouvé son jedi et je regrette infiniment que ce ne soit pas moi ; je peux hurler, taper, bouder ... j'obtiendrais le même résultat en urinant dans une viole de gambe pour en tirer un son.

 

C'est bon là...j'crois que le message est passé.

 

TanteFleurette : )

Je vais un peu aider ma Divine. La semaine prochaine, il y a des coucougnettes qui vont partir... On va bien voir si il est fait toujours le mariole après ça ! ; )

 

Bonsoir,
T'es sûre de pas vouloir appeler la p'tite n'abeille d'amour ? Elle est très convaincante quand elle veut et si ça peut t'éviter les mesures de découcougnettage que tu envisages tantôt... Mieux vaut prévenir que sévir.

 

les mesures de découcougnettage, c'pas pour que les chatons cassent moins les bonbons aux Divines...

c'est pour leur éviter des pb, tel que crabouillage sur les routes à cause qu'y sont trop à la recherche d'un plan Q et aussi pour leurs éviter le sida des chats
bon, vrai qu'c'est aussi + sympa d'éviter des pipis partout puisqu'ils n'ont plus à marquer leur territoire pour signaler leurs présences aux rivaux

 

TanteFleurette : )

Un "propriétaire" (Est-on réellement propriétaire d'un chat ? D'après moi, nous en sommes les esclaves) de chat, hormis les éleveurs de bêtes à pedigree, se doivent de faire stériliser leurs petits félins. Des chats sans familles d'accueil, il y en a suffisamment comme ça !

Et si, en plus de tous les inconvénients évités dont La Griffuuue t'a fait la liste, le grand tigre du Bengale se calmait un peu, ce serait un grand bonheur pour la Merveilleuse et moi-même. C'est qu'il finirait par avoir notre peau, le bougre !!

 

Bonsoir,

je suis d'accord avec Soja : notre Chipsy est stérilisé depuis ses 6 mois et il s'en porte très bien (comme on parle pas bien le chat c'est dur de savoir aussi ) , il n'est pas devenu gros et gras car il a un jardin = son domaine à surveiller : et il fait ça très bien en nous offrant régulièrement et par ordre de taille : lézards, mulots, oiseaux (beurk ça fait mal au cœur , surtout quand on retrouve que le corps ou que la tête ).

Après il surveille un domaine agrandi : c'est à dire les jardins des maisons voisines et il a même trouvé de bon ton d'aller provoquer le chat des nouveaux voisins dans son jardin , allez savoir pourquoi !

En plus on a profité de l'anesthésie pour le faire pucer , on sait jamais si il se perd !

Avant Chipsy on a eu pendant 13 ans une minette Décibelle que l'on avait pas opérée car on était en appartement donc pas de risque de croiser un chat gris la nuit , et le veto lui a fait prendre la pilule pour les désagréments des chaleurs . Du coup quand on est arrivés dans la maison elle était déjà bien vieille pour se faire opérer et elle a fini par développer un cancer à cause de la pilule et nous a quitté en laissant un grand vide car c'était trop tard pour la soigner.

Tu feras une bonne action en plus car les coucougnettes sont recyclées en une gourmandise locale :

(http://www.francis-miot.com/confiseries/les-coucougnettes.html)

A +

 

Bonsoir

Je découvre et j aime beaucoup
C est un plaisir de lire les tribulations de Mémère et d Oslo
Tu as une très jolie plume Soja64, j espère que tu viendras encore partager tous ces jolis moments de vie

Je me permets de mettre un texte de Colette que j aime aussi beaucoup (si tu préfères que je le supprime, contactes moi stp, je le ferai de suite):

"Il n’est qu’un jeune chat, fruit des amours — et de la mésalliance — de Moune, chatte persane bleue, avec n’importe quel rayé anonyme. Dieu sait si le rayé abonde, dans les jardins d’Auteuil ! Par les jours de printemps précoce, aux heures du jour où la terre, dégelée, fume sous le soleil et embaume, certains massifs, certaines plates-bandes ameublies qui attendent les semis et les repiquages, semblent jonchés de couleuvres : les seigneurs rayés, ivres d’encens végétal, tordent leurs reins, rampent sur le ventre, fouettent de la queue et râpent délicatement sur le sol leur joue droite, leur joue gauche, pour l’imprégner de l’odeur prometteuse de printemps — ainsi une femme touche, de son doigt mouillé de parfum, ce coin secret, sous l’oreille…
Il n’est qu’un jeune chat, fils d’un de ces rayés. Il porte sur son pelage les raies de la race, les vieilles marques de l’ancêtre sauvage. Mais le sang de sa mère a jeté, sur ces rayures, un voile floconneux et bleuâtre de poils longs, impalpables comme une transparente gaze de Perse. Il sera donc beau, il est déjà ravissant, et nous essayons de le nommer Kamaralzaman — en vain, car la cuisinière et la femme de chambre, qui sont des personnes raisonnables, traduisent Kamaralzaman par Moumou.
Il est un jeune chat, gracieux à toute heure. La boule de papier l’intéresse, l’odeur de la viande le change en dragon rugissant et minuscule, les passereaux volent trop vite pour qu’il puisse les suivre de l’œil, mais il devient cataleptique, derrière la vitre, quand ils picorent sur la fenêtre. Il fait beaucoup de bruit en tétant, parce que ses dents poussent… C’est un petit chat, innocent au milieu d’un drame.
La tragédie commença, un jour que Noire du Voisin — dirait-on pas un nom de noblesse paysanne ? — pleurait, sur le mur mitoyen, la perte de ses enfants, noyés le matin. Elle pleurait à la manière terrible de toutes les mères privées de leur fruit, sans arrêt, sur le même ton, respirant à peine entre chaque cri, exhalant une plainte après l’autre plainte pareille. Le tout petit chat Kamaralzaman, en bas, la regardait. Il levait sa figure bleuâtre, ses yeux couleur d’eau savonneuse aveuglés de lumière, et n’osait plus jouer à cause de ce grand cri… Noire du Voisin le vit et descendit comme une folle. Elle le flaira, connut l’odeur étrangère, râla « khhh… » de dégoût, gifla le petit chat, le flaira encore, lui lécha le front, recula d’horreur, revint, lui dit : « Rrrrou… » tendrement — enfin manifesta de toutes manières son égarement. Le temps lui manqua pour prendre un parti. Pareille à un lambeau de nuée, Moune, aussi bleue qu’un orage, et plus rapide, arrivait… Rappelée à sa douleur et au respect des territoires, Noire du Voisin disparut, et son appel, plus lointain, endeuilla toute cette journée…
Elle revint le lendemain, prudente, calculatrice comme une bête de la jungle. Plus de cris : une hardiesse et une patience muettes. Elle attendit l’instant où, Moune repue, Kamaralzaman évadé chancelait, pattes molles, sur les graviers ronds du jardin. Elle vint avec un ventre lourd de lait, des tétines tendues qui crevaient sa toison noire, des roucoulements assourdis, des invites mystérieuses de nourrice… Et pendant que le petit chat, en tétant, la foulait à temps égaux, je la voyais fermer les yeux et palpiter des narines comme un être humain qui se retient de pleurer.
C’est alors que la vraie mère parut, le poil tout droit sur le dos. Elle ne s’élança pas tout de suite, mais dit quelque chose d’une voix rauque. Noire du Voisin, éveillée en sursaut de son illusion maternelle, debout, ne répondit que par un long grondement bas, en soufflant, par intervalles, d’une gueule empourprée. Une injure impérieuse, déchirante de Moune, l’interrompit, et elle recula d’un pas ; mais elle jeta, elle aussi, une parole menaçante. Le petit chat effaré gisait entre elles, hérissé, bleuâtre, pareil à la houppe du chardon. J’admirais qu’il pût y avoir, au lieu du pugilat immédiat, de la mêlée féline où les flocons de poils volent, une explication, une revendication presque intelligible pour moi. Mais soudain, sur une insinuation aiguë de Noire du Voisin, Moune eut un bond, un cri, un « Ah ! je ne peux pas supporter cela ! » qui la jeta sur sa rivale. Noire rompit, atteignit le tilleul, s’y suspendit et franchit le mur — et la mère lava son petit, souillé par l’étrangère.
Quelques jours passèrent, pendant lesquels je n’observai rien d’insolite. Moune, inquiète, veillait trop et mangeait mal. Chaude de fièvre, elle avait le nez sec, se couchait sur une console de marbre, et son lait diminuait. Pourtant Kamaralzaman, dodu, roulait sur les tapis, aussi large que long. Un matin que je déjeunais auprès de Moune, et que je la tentais avec du lait sucré et de la mie de croissant, elle tressaillit, coucha les oreilles, sauta à terre et me demanda la porte d’une manière si urgente que je la suivis. Elle ne se trompait pas : l’impudente Noire et Kamaralzaman, l’un tétant l’autre, mêlés, heureux, gisaient sur la première marche, dans l’ombre, au bas de l’escalier où se précipita Moune — et où je la reçus dans mes bras, molle, privée de sentiment, évanouie comme une femme…
C’est ainsi que Moune, chatte de Perse, perdit son lait, résigna ses droits de mère et de nourrice, et contracta sa mélancolie errante, son indifférence aux intempéries et sa haine des chattes noires. Elle a maudit tout ce qui porte toison ténébreuse, mouche blanche au poitrail, et rien ne paraît plus de sa douleur sur son visage. Seulement, lorsque Kamaralzaman vient jouer trop près d’elle, elle replie ses pattes sous ses mamelles taries, feint le sommeil et ferme les yeux."

Colette, "La maison de Claudine"

 

Settie : )

On ne supprime pas un texte de Colette. ; )

(Pour le moment, Oslo a entrepris de détapisser le couloir ... donc rien de bien intéressant. J'attends qu'il se décide à le repeindre).

 

La corbeille II : le retour ET la vengeance

En des temps lointains, une corbeille en osier garnie d'un joli tissu rayé, ornait le coin d'un mur. Un minuscule monstre poilu s'en servait, à l'occasion, pour tester la force de ses mâchoires et la férocité de son grognement.
Inconstance féline, le panier tomba dans l'oubli (ou tombit dans l'oubla, petite rivière de Mongolie Septentrionale ou pâte à crêpe mexicaine, d'éminents spécialistes se penchent encore sur la question).

Au cours de fouilles archéologiques de grande ampleur causées par la perte d'une petite-étoile-en-plastique-qui-fait-du-bruit-surtout-la-nuit, le minuscule monstre, devenu grand, redécouvrit l'engin.

Joie !

Sauts toutes pattes écartées (les grands monstres sont myriapodes) autour de la corbeille. Plongeon tête première dans l'objet, dépiautage sauvagement minutieux du tissu garnisseur, mâchouillage frénétique des poignées. Le grand massacreur de corbeille était en transes, l'oeil pétillant et les moustaches en bataille.

Mais les paniers tressés savent se défendre. Repliant sournoisement ses deux anses, il effectua une savante rotation, se transformant en inextricable piège à chat.

Et c'est ainsi que la Divine, réveillée en plein travail, eut la surprise de voir passer à toute allure une tortue rarissime, carapace en osier et longue queue annelée en rince-bouteilles.

Aux dernières nouvelles, monstre et carapace ont enfin réussi à se séparer ... la Divine a pu reprendre le cours de son activité trépidante.

 

Sourires, rires (et même fou rire devant l'image de la tortue rarissime) à la lecture de ces tableaux si vivants, tellement vécus, qui me ramènent des années en arrière, me rappelant les facéties de ma tornade grise, qui s'est bien assagie depuis...

On s'installe devant l'écran, on lit, les images défilent devant les yeux, on savoure... J'en redemande !
.

 

Coucou,

merci Soja pour ce petit moment de fantaisie ! C'est vrai que c'est trop mimi les petits chats !

Chez nous aussi on a eu une drôle de surprise il y a quelques temps : tout en haut du palmier dans la jardin une tache noire qui bouge ..
oh surprise c'est un chaton du voisinage qui a grimpé en haut du palmier !
en bas notre Chipsy l'attend de pied ferme pour virer l'intru de son jardin , non mais....
Nous n'avons pas su si le chaton qui s'est pris pour un oiseau a justement réussi à un attraper un ?

Bonne soirée